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La Table Ronde propulse le leadership au féminin!

Isabelle Dupuis et Mila Rishkova Accélérateur leadership au féminin de La Table Ronde

Nouvelle recette pour propulser le leadership au féminin

Ce n’est pas reposant d’être dans les affaires. Parlez-en à Mila Rishkova, membre de La Table Ronde, qui gère quatre entreprises – deux restaurants, un traiteur, une boucherie – et 200 employés tout en étant mère de famille.

Chonique de Marie-Ève Fournier p

Malgré le niveau d’énergie et le temps que requièrent ses quatre modèles d’affaires, Mila Rishkova ne veut pas se contenter du statu quo. « Notre plus grand défi est de gérer la croissance de façon intelligente, car les opportunités sont là. On nous aborde pour des projets, pour ouvrir d’autres restaurants », raconte l’entrepreneure.

Quoique alléchante, cette croissance, dit-elle, ne doit pas se faire au détriment de la qualité et de l’identité de ce qu’elle a bâti jusqu’ici avec son complice en amour comme en affaires, le chef Marc-André Jetté.

À mesure que l’entreprise grandit, chaque décision devient plus cruciale. Mais encore aujourd’hui, Mila Rishkova constate que bon nombre de ses interventions se font de façon intuitive, tout naturellement, comme c’est souvent le cas dans les jeunes entreprises.

Mila Rishkova, copropriétaire du restaurant et bar à vin Annette, rue Molson
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

À la recherche « d’une structure et d’un encadrement en gestion », Mila Rishkova souhaitait obtenir une place au sein du tout nouvel Accélérateur Leadership au féminin. Elle l’a obtenue, tout comme 11 autres restauratrices.

 

Ce premier programme québécois destiné aux femmes entrepreneures de la restauration gastronomique a été conçu par La Table Ronde, un OBNL dont la mission est de favoriser l’essor du secteur. « On veut aider ces femmes-là à aller plus loin avec leur entreprise », résume Vanya Filipovic, présidente du conseil de La Table Ronde et copropriétaire de la Rôtisserie La Lune et de Mon Lapin, sacré deux fois meilleur restaurant au pays par Canada’s 100 Best.

Le milieu de la restauration demeure à forte prédominance masculine. Seulement 18 % des chefs au Québec sont des femmes, une proportion qui grimpe à 31 % en région, selon La Table Ronde.

Pour les mères, l’horaire de travail en soirée est assurément un enjeu, observe Vanya Filipovic. « Je pense qu’il y a un grand sentiment de solitude parmi les femmes entrepreneures. » Mila Rishkova abonde dans le même sens. « La gestion des enfants ajoute un niveau de difficulté. »

Vanya Filipovic, copropriétaire des restaurants Mon Lapin et La Lune et présidente du conseil d’administration de La Table Ronde
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Voilà pourquoi La Table Ronde permet à 12 femmes d’être accompagnées dans la prochaine année de façon personnalisée, par des professionnels, en fonction de leurs objectifs propres. Ce peut être d’améliorer ses compétences en comptabilité, de développer des stratégies marketing plus efficaces, d’améliorer son menu, ses achats ou son service à la clientèle. Le financement provient de Québec et de la Ville de Montréal.

Quand on sait à quel point le mentorat peut faire toute la différence dans le destin d’une personne ou d’une entreprise, ce nouvel accélérateur m’apparaît prometteur. D’autant plus qu’on s’adresse à des femmes qui n’ont pas nécessairement beaucoup de modèles inspirants à suivre. Il faut espérer qu’elles développent leur autonomie financière et des entreprises pérennes.

« On veut créer une cohorte de femmes inspirantes qui vont démontrer que c’est possible de travailler en gastronomie avec des enfants, avec une vie familiale, malgré les horaires. Elles sont déjà des célébrités, elles sont déjà connues, mais en les mettant ensemble, elles pourront bâtir des modèles d’affaires viables et performants, en plus d’inspirer la relève»

 Debbie Zakaïb, directrice générale de La Table Ronde.

 

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

On n’imagine pas nécessairement toute la complexité qui se cache derrière les assiettes qu’on nous sert au restaurant.

On n’imagine pas nécessairement toute la complexité qui se cache derrière les assiettes qu’on nous sert au restaurant.

Comme me le fait remarquer la copropriétaire du Hoogan et Beaufort et d’Annette, Mila Rishkova, il faut désormais avoir une présence continue sur les réseaux sociaux pour mousser son image et son concept, ce qui demande du temps et des compétences marketing. Les restaurateurs doivent aussi jongler avec diverses technologies, comme celles qui permettent les réservations en ligne et qui confirment les réservations par texto.

J’ai aussi croisé la copropriétaire de la microbrasserie Le Presbytère, Isabelle Dupuis, qui fait partie des 12 femmes sélectionnées par l’accélérateur. Son restaurant qui mise sur les saveurs locales – autant dans l’assiette que dans le verre – se trouve à Saint-Stanislas, un petit village de 1000 âmes en Mauricie.

La chef est consciente qu’elle doit en étendre la notoriété. « Il faut attirer les touristes, et ceux qui organisent des évènements. Il faut rejoindre plus de monde. » Cela est d’autant plus essentiel qu’elle veut « pousser la note de la gastronomie » et développer une expérience qui pourrait inclure du multimédia.

La gastronomie a bien besoin d’être chouchoutée parce que ce n’est pas une industrie comme les autres : elle se trouve au cœur de notre identité culturelle, de ce qui nous distingue. Nos restaurants assurent aussi la vitalité commerciale des quartiers et des villages et attirent le tourisme. Le quart des revenus de la gastronomie québécoise provient de visiteurs venus de l’extérieur de la province, selon La Table Ronde.

« La gastronomie fait partie des attraits de Montréal, a d’ailleurs rappelé la mairesse Valérie Plante, présente au lancement de l’accélérateur. La gastronomie est la quatrième raison pour choisir une destination de voyage. »

En cuisine comme en affaires, il ne suffit pas d’avoir du talent : encore faut-il disposer des outils nécessaires pour le faire briller.

La gastronomie québécoise en chiffres

– Parmi les 18 000 restaurants du Québec, 300 sont considérés comme « gastronomiques ».
– Ces restaurants génèrent des revenus annuels de près de 600 millions de dollars.
– Ils soutiennent plus de 10 000 emplois.
– Ils collaborent avec 350 producteurs qui jouent un rôle clé dans le développement des régions.
– La Table Ronde rassemble 190 restaurants gastronomiques. Sa mission est d’accélérer l’essor du secteur.

Participantes de la cohorte 2025 de l’Accélérateur Leadership au féminin

Cheryl Johnson – Montréal Plaza, Juliette Plaza (Montréal)
Colombe St-Pierre – Chez Saint-Pierre, Cantine Côtière (Bas-Saint-Laurent)
Isabelle Dupuis – Microbrasserie Le Presbytère (Mauricie)
Karen Therrien – Groupe La Tanière (Québec)
Karina Tétrault – Lundis au soleil (Montréal)
Mila Rishkova – Hoogan et Beaufort, Annette, Boucherie Édouard et Léo (Montréal)
Maude Théroux-Séguin – Les Cavistes, Cerise (Montréal)
Noémie Ducharme – Bar Jjacques, Bistro Chez Tao, Julio Taqueria (Québec)
Perle Morency – Côté Est, Chez Pépita ! (Bas-Saint-Laurent)
Sandra Ferreira – Ferreira, Campo, Vasco da Gama (Montréal)
Vanya Filipovic – Mon Lapin, Rôtisserie La Lune, Les Vins Dame-Jeanne (Montréal)
Véronique Rivest – Soif Bar à vin, La Petite Soif (Outaouais)

Crédit photo: Scott Usheroff

Lire le communiqué de presse officiel de La Table Ronde

Réserver une table à la Microbrasserie Le Presbytère-

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